Article
« Je travaille dans une petite boutique M&A. Un confrère qui intervient auprès de TPE/PME applique des multiples d’EBE issus de données de marchés pour obtenir une valeur qu’il appelle de “rentabilité”, à laquelle il ajoute le montant comptable des capitaux propres.
Son raisonnement consiste à dire que la valeur de la société se répartit entre :
Je comprends son approche qui est de dire : “J’achète ce qui existe et ce qui va venir”. Mais en termes de valorisation cela me semble survaloriser les sociétés qu’il accompagne. Auriez- vous des pistes pour clarifier ma pensée ? »
Nous ne sommes pas surpris que vous trouviez que cela donne des valeurs élevées, car on compte deux fois la même chose ! En effet, une entreprise ne produit pas de l’EBE à partir de rien. Elle le fait à partir d’actifs et de passifs exigibles qui sont repris dans les capitaux propres comptables. Il s’agit des capitaux propres, la différence entre les actifs et les passifs exigibles.
Donc ajouter les capitaux propres à une valeur issue d’un multiple de l’EBE qui, pour être dégagé, suppose de bénéficier de ces actifs et de ses passifs est dans le double comptage. Il oublie donc dans son approche ce qui existe et ce qui est à venir; que la valeur des actifs et des passifs exigibles actuels ne vaut que pour leur capacité à générer de l’EBE dans le futur, valeur qui est déjà prise en compte dans la valeur issue d’un multiple de l’EBE.