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Question & Réponse : Peut-on transformer une obligation classique en obligation verte ?
16/12/2022

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Question & Réponse : Peut-on transformer une obligation classique en obligation verte ?

Qu'est-ce qu'une évaluation multi-critères
par Pascal Quiry

Oui ! Il est tout à fait possible de transformer une obligation classique en obligation verte. Gecina a même fait mieux que cela en transformant l’ensemble de ses obligations (classiques) en obligations vertes (green bonds). Le fait est que Gecina est un groupe fortement investi dans la transition écologique, avec plus de 80 % du portefeuille certifié pour la qualité énergétique. Facile donc de convaincre les investisseurs (après un roadshow spécifique tout de même) que l’utilisation des fonds levés lors des émissions obligataires avait été utilisée pour des projets avec une composante écologique forte.

 

Obligation verte : Gecina vise la neutralité carbone d’ici 2030

Techniquement, Gecina a convoqué les investisseurs obligataires qui ont pu voter la modification d’utilisation des fonds (use of proceeds). Elle a ainsi été transformée d’utilisation aux fins générales de l’entreprise (general corporate purposes) pour une utilisation fléchée vers le financement d’immeubles respectant des objectifs ESG décrits dans le plan CAN0P-2030 de Gecina. Le vote a entraîné l’adhésion de 92 % des investisseurs.

Gecina a ainsi verdi d’un seul coup son bilan. Permettant donc à des fonds ESG d’investir dans ces émissions obligataires. À noter que dans les jours qui ont suivi la transformation, les taux de rentabilité actuarielle des obligations ont baissé de plus de 0,10 % comparé à ceux des concurrents. Ce processus de transformation des souches existantes semble réservé aux groupes considérés a priori par les investisseurs comme « verts ». Mais on pourrait très bien imaginer le même type d’opérations pour un opérateur d’énergies renouvelables par exemple.

Jusqu'où ne montera pas la finance verte, responsable et durable ?
Brève

La Bourse n’aime pas la diversification

09 novembre 2022 par Vernimmen.net
Si vous en doutiez encore, la baisse de 14 % du cours de Derichebourg, le spécialiste du recyclage des déchets, observée hier à l’annonce de sa prise de participation de 20 % dans Elior, groupe de restauration collective, doit vous en convaincre !

En une séance, ont été effacés environ 200 M€ de valeur des capitaux propres pour un investissement de l’ordre de 167 M€.
Il est vrai que même si Derichebourg a une division de services aux entreprises qui fait le quart de son activité, les synergies avec Elior Group ne sautent pas spontanément aux yeux. D’autant que la participation prise sans concertation avec le management d’Elior et acquise à un prix double du cours de Bourse, semble purement financière, rendant plus difficile le dégagement d’éventuelles synergies

D’un autre côté, Derichebourg est dans un secteur cyclique, contrôlé par une famille fondatrice qui peut avoir envie de profiter d’une phase haute du cycle pour réduire le risque du groupe avec un investissement dans une entreprise, certes à redresser, mais beaucoup moins sensible à la conjoncture. D’autant que son propre cours, même après la correction d’hier, a triplé par rapport au début de 2020, contre une division par 5 pour celui d’Elior.

Et quand même bien la totalité de cette nouvelle participation partirait en fumée, la dette nette de Derichebourg ne ferait toujours que moins d’une année d’EBE.

Un risque supportable pour des actionnaires familiaux.